Le tribunal judiciaire de Paris a tranché : les géants du VPN vont devoir bloquer l'accès aux sites de streaming sportif illégal. Cette décision, qui évoque des "atteintes graves et répétées aux droits exclusifs", fait suite à un combat acharné entre les ayants-droits comme Canal+ qui diffuse des programmes sportifs, et les plus grands VPN du marché.
Le feuilleton se poursuit, entre Canal+ et les VPN
Il y a déjà longtemps que les VPN permettent à de nombreux français de regarder des matchs gratuitement de manière illicite. Les VPN permettent, en effet, de contourner les restrictions géographiques parfois imposées, et peuvent ainsi regarder du contenu diffusé par Canal+, sans pour autant le payer.
Néanmoins, l'Arcom travaille d'arrache-pied pour faire diminuer le piratage. D'ailleurs, la stratégie de l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique semble avoir porté ses fruits. Entre 2021 et 2023, le piratage aurait baissé de 27%, tant pour la consommation de biens culturels que de programmes sportifs.
Mais pour Canal+ et la Ligue de Football professionnel, ce n'est pas assez. Les deux entités ont donc décidé de rentrer dans la danse et d'assigner en justice les VPN comme NordVPN, Proton VPN, Cyberghost, Surfshark et ExpressVPN. L'objectif de cette assignation en justice : empêcher les utilisateurs de VPN d'accéder aux 200 premiers sites de streaming illégaux.
Pour l'heure, décision n'est que provisoire. Elle tient jusqu'au 25 mai pour les compétitions de football en cours, jusqu'au 31 mai pour la Ligue des Champions, et jusqu'au 28 juin pour le Top 14 de rugby. Néanmoins, elle pourrait permettre à Canal+ et la LFP de refaire des demandes similaires pour les années à venir, et même donner des idées à d'autres diffuseurs.
Les meilleurs VPN du marché vont-ils quitter le marché français ?
Néanmoins, elle ne devrait pas manquer de faire réagir les VPN, qui avaient déjà indiqué leur mécontentement il y a quelques semaines. D'ailleurs, cette décision constitue un tournant dans la gestion de ces conflits. Pour la première fois, les intermédiaires techniques que sont les VPN sont contraints de jouer le rôle de gendarmes d'internet. Ils rejoignent ainsi les fournisseurs d'accès à internet, les moteurs de recherche et les services de DNS alternatifs.
Cette décision pourrait faire jurisprudence et sérieusement entamer le réseau du streaming illégal de manière globale. Néanmoins, il y a de fortes chances que le jeu du chat et de la souris se poursuive, par le biais de nouvelles plateformes de contournement.
