À l’époque, son arrivée avait été présentée comme une révolution technologique, censée transformer nos usages mobiles grâce à des débits jusqu’à dix fois supérieurs à ceux de la 4G et une latence quasi nulle. Les enchères, organisées par l’Arcep, avaient d'ailleurs rapporté plus de 2,8 milliards d’euros à l’État, répartis entre Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free Mobile.
Des débuts en demi-teinte
Sur le terrain, la 5G n’a pas bouleversé l’expérience mobile du grand public, en tout cas, pas au début. Le réseau a connu un démarrage poussif, d’abord freiné par le manque de terminaux compatibles et par l’utilisation des premières fréquences dites "non-standalone", appuyées sur la 4G. Résultat : une 5G souvent perçue comme une simple 4G+, avec des gains de performance limités.
Parallèlement, le très bon maillage du réseau 4G+ a longtemps rendu la bascule vers la 5G peu perceptible pour les utilisateurs. Les opérateurs, concentrés sur la densification de leurs antennes et la modernisation de leurs infrastructures, ont progressé à un rythme mesuré, surtout hors des grandes agglomérations.
Une adoption ralentie... puis relancée
Le renouvellement des smartphones, autrefois moteur d’adoption, s’est ralenti. De nombreux consommateurs ont attendu plusieurs années avant de passer à un modèle 5G. Autre donnée importante : son prix. À ses tout débuts, la 5G coûtait plusieurs dizaines d'euros, beaucoup trop cher pour un utilisateur lambda.
Il a fallu attendre la guerre des prix des forfaits de 2024 et la généralisation des forfaits 5G sans surcoût (et sans engagement) pour voir repartir à la hausse le taux d’équipement.
Aujourd'hui, la France comptabilise (fin juin 2025) environ 28 millions de cartes SIM actives utilisant la 5G, preuve que le réseau mobile est désormais rentré dans les habitudes de chacun.
À l'occasion du 5ème anniversaire du lancement de la 5G en France, DegroupTest souhaite recueillir votre avis sur le réseau mobile 5G.
Et maintenant ? Vers la 5G+ et la 5G millimétrique
En 2025, la 5G est désormais installée, mais loin d’avoir atteint son plein potentiel. Les opérateurs préparent la deuxième phase du déploiement, fondée sur la 5G+ (ou 5G standalone), qui s’appuie sur un cœur de réseau dédié. Elle promet enfin une vraie rupture technologique : débits plus stables, latence minimale et ouverture vers de nouveaux usages industriels ou connectés.
Quant à la 5G millimétrique, sur la bande des 26 GHz, elle reste encore à venir. L’Arcep prévoit une attribution prochaine de ces fréquences, afin de répondre aux besoins de très haut débit dans les zones denses et les sites professionnels.
Cinq ans après son lancement, la 5G n’a donc pas tenu toutes ses promesses grand public, mais elle s’apprête peut-être à entamer sa vraie transformation.
Tiffany Gaspard
Ancienne responsable éditoriale DegroupTest