Maxime Lombardini (Iliad) : la fibre Free sur Bretagne THD, "un symbole important"

Par Yann Daoulas modifié le 04/01/2021 à 12h14

Venu officialiser l'arrivée de Free sur le réseau public Bretagne THD, le vice-président d'Iliad fait le point sur la présence de l'opérateur sur les réseaux fibre.

Maxime Lombardini, vice-président d'Iliad

 

Un réseau public de plus pour Free, et pas le moindre. La marque du groupe Iliad a signé mardi 15 décembre son arrivée - prochaine - sur le réseau de fibre optique Bretagne THD, porté par le syndicat mixte Mégalis et exploité par Orange. Pour Maxime Lombardini, un contrat important et "symbolique". Parce qu'il porte sur un réseau d'initiative publique (RIP) de grande envergure - 1,4 million de lignes à terme - mais aussi parce qu'il valide les conditions dans lesquelles Free souhaite prendre part à ces projets, nous explique le vice-président d'Iliad. 

Free sur Bretagne THD pour 40 ans

Après le directeur général Thomas Reynaud il y a quelques jours dans le Gers, au tour de Maxime Lombardini d'annoncer en personne la bonne nouvelle en Bretagne. Iliad, qui officialise depuis deux ans l'arrivée de Free sur les réseaux publics à coup de communiqués, a désormais décidé de dépêcher ses dirigeants en région pour donner corps à ces annonces. 

Sur le RIP breton, Free fait même une petite entorse à ses habitudes, en annonçant non pas une disponibilité immédiate de ses offres, mais une arrivée qui ne se concrétisera en réalité que dans quelques mois, "entre Pâques et l'été". Histoire de soigner sa présence commerciale sur le territoire. Car le FAI n°2 de la fibre jusqu'au domicile (FttH) en France, avec 2,5 millions d'abonnés et 18 millions de logements éligibles, est en effet le dernier des quatre grands opérateurs nationaux à venir proposer ses offres fibre sur Bretagne THD.

Mais le signal ne s'adresse pas qu'aux futurs clients bretons. "C'est un message important vis-à-vis du grand public mais aussi des autres réseaux d'initiative publique", explique Maxime Lombardini, "puisque nous entrons avec l'un des plus grands réseaux de France dans une relation de confiance et de longue durée". 40 ans exactement, pour le contrat de co-investissement qui lie désormais le groupe et les collectivités réunies au sein du syndicat mixte Mégalis, porteur du réseau fibre régional. C'est long et ça ne plaît pas forcément à tout le monde, mais c'est uniquement dans ces conditions que le groupe souhaite investir les réseaux publics. 

"Symbole important"

Le vice-président d'Iliad ne cache pas, d'ailleurs, que la négociation avec Mégalis"a mis quand même assez longtemps à aboutir" sur cette question des 40 ans. Y parvenir sur ce réseau public d'envergure est "un symbole important", à l'heure, où, avec d'autres collectivités, "les fins de négociation sont un peu difficiles", convient Maxime Lombardini. Celles justement, "qui ne veulent pas de durée de droits qui vont au-delà de 20 ans" et qui demeurent "quelque peu hostiles au co-investissement" . On peut citer en exemple l'Ariège, qui avait sonné la charge il y a un an, en dénonçant une forme de "chantage des opérateurs" sur cette question.

Ces collectivités "préfèrent un modèle de court terme, de location, qui leur donne l'impression de maîtriser la chose". Pas forcément une bonne approche, juge-t-il, car on ne sait jamais de quoi demain sera fait. D'une autre technologie, par exemple. "Peut-être que la 5G affectera l'intérêt pour la fibre, et ils pourraient se retrouver avec moins d'opérateurs clients. C'est pour cela que le co-investissement a quand même beaucoup de sens, et économiquement pour nous aussi".

Avec SFR,"tout finira par se régler"

Mais il n'y a pas qu'avec ces collectivités que ça coince. L'arrivée des abonnements fibre de Free sur les réseaux d'initiative publique délégués à SFR est également au point mort. La faute aux conditions de co-investissement "parfois inacceptables" proposées par l'opérateur au carré rouge pour accueillir les fournisseurs d'accès, expliquait Maxime Lombardini il y a quelques jours à l'Assemblée nationale. Au point de saisir l'Arcep pour obtenir gain de cause.

Le FAI espère obtenir sur les RIP le même succès que Bouygues Telecom, à qui le régulateur a donné raison contre SFR il y a quelques jours. Sur les conditions d'accès au réseau fibre en zone AMII, cette fois-ci, c'est-à-dire dans les villes moyennes et les secteurs périurbains. Une issue dont entend bien profiter Iliad d'ailleurs : "Soit SFR nous propose un contrat conforme à celui issu du règlement de différend avec Bouygues, soit nous saisissons à notre tour l'Arcep sur la même question, et il n'y aura aucune incertitude sur le résultat", résume le vice-président d'Iliad.

Mais"tout cela finira par se régler, il ne peut pas en être autrement," prédit-il. Parce qu'"en zone RIP, ce sont des réseaux dans lesquels il y a de l'argent public", analyse-t-il. Et parce que les zones AMII, où Orange et SFR ont déployé leurs réseaux "sont des monopoles locaux très importants. Ils ne peuvent pas devenir des rentes, où les prix sont augmentés de façon unilatérale".

Et comme mardi était une journée spéciale pour Free, on a évidemment aussi un peu parlé de sa 5G.

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