17 milliards de dollars pour en finir avec les zones blanches : c'est l'objectif ambitieux que s'est fixé Starlink, la marque d'internet par satellite de SpaceX. Une étape décisive qui résulte d'un accord colossal avec EchoStar pour acquérir des licences de fréquences radio et satellites.
Cette opération pourrait permettre à Starlink de connecter directement les smartphones à Internet, même dans les zones les plus isolées et non couvertes par les réseaux mobiles traditionnels 4G ou 5G.
Une bande de fréquence stratégique aux Etats-Unis
Ce rachat concerne les fréquences de 50 MHz située entre les bandes AWS-4 et H-Block, parfois appelée la bande 2 GHz S-Band, particulièrement stratégique aux États-Unis.
La moitié de la somme a été réglée en numéraire, l’autre en actions SpaceX. EchoStar, un acteur jusque-là sous pression du régulateur fédéral américain FCC pour l’utilisation insuffisante de ces fréquences, a ainsi cédé un spectre précieux à SpaceX.
Pour dire "adieu" aux zones blanches
Ce coup de maître ouvre la voie à la prochaine génération de satellites Starlink, qui promettent une puissance cent fois supérieure à celle des modèles actuels. Cette évolution permettra d’intégrer la technologie 5G dans le futur service baptisé "Direct to Cell".
Grâce à cet accord déjà validé par la FCC (régulateur des USA), Starlink a également scellé un partenariat avec l’opérateur mobile T-Mobile. Ce dispositif ambitionne de rendre accessible un Internet haut débit par satellite sur tous les smartphones, y compris dans les zones blanches américaines où la couverture mobile fait défaut.
Une phase pilote dès 2026
Starlink prévoit de débuter des tests du dispositif Direct to Cell d'ici 2026, avec une phase pilote destinée aux industriels et aux secours d’urgence, avant un déploiement grand public. A terme, des accords internationaux pourraient étendre cette couverture par satellite au-delà des États-Unis, ouvrant la voie à une quasi-disparition des zones blanches à l’échelle mondiale.
Après une collaboration réussie avec plusieurs compagnies aériennes (dont Air France) et quelques rumeurs de collaboration avec la SNCF et d'autres grands acteurs, Starlink continue peu à peu à s'implanter dans le quotidien des utilisateurs.
Mais avec ce nouveau chapitre (à 17 milliards), Starlink s’affirme comme un acteur incontournable, prêt à transformer profondément le paysage des télécommunications mobiles en conjuguant technologie spatiale de pointe et réseaux terrestres traditionnels, au bénéfice des populations isolées. Les opérateurs mobile traditionnels doivent-ils trembler ?
Tiffany Gaspard
Ancienne responsable éditoriale DegroupTest