Ça nous est tous déjà arrivé : vouloir regarder une série sur son ordinateur ou son smartphone, avant de finalement abandonner et de se rabattre sur un livre, faute d'avoir une connexion à Internet stable et sans coupure.
Près de dix ans après avoir lancé le Wi-Fi dans les trains, il est toujours aussi difficile de regarder une série en streaming ou de travailler sereinement dans une rame de TGV lancée à pleine vitesse. Force est de constater que le réseau Internet dans les trains reste dysfonctionnel.
Mais la SNCF a peut-être trouvé une solution révolutionnaire.
Mais pourquoi le Wi-Fi est-il si mauvais dans les TGV ?
C'est un doux euphémisme que de dire qu'il est difficile de se connecter à l'Internet en Wi-Fi dans un TGV. Et pour cause : si le Wi-Fi est souvent mauvais dans les TGV, c'est en raison de plusieurs obstacles techniques.
Tout d'abord, pour bien comprendre, il faut savoir que le Wi-Fi dans les trains fonctionne grâce à des antennes relais qui sont positionnées le long des voies. Elles émettent un signal 4G/5G capté par les trains puis retransmis en Wi-Fi.
Maintenant, revenons en aux obstacles techniques.
Pour commencer, il y a la vitesse du vitesse du train qui se déplace à plus de 300 Km/h, ce qui entraîne un passage rapide d'une antenne relais à une autre. À pareille vitesse, le train passe d'une cellule réseau à une autre toutes les 45 à 60 secondes. Il y a immanquablement des ruptures de connexion fréquentes.
Il y a ensuite ce qu'on appelle un effet Doppler. Pour faire simple, retenez qu'il modifie la fréquence des ondes, ce qui perturbe encore davantage la réception du signal.
Enfin, la structure du TGV est aussi responsable du mauvais Wi-Fi dans les rames. Les wagons sont fabriqués avec des matériaux isolants et des vitrages épais. Cela crée un effet "cage de Faraday" qui isole des ondes électromagnétiques. Les fabricants des rames de TGV ont eu beau rajouter des micro-perforations dans les vitres pour améliorer la pénétration des ondes, la structure reste un frein à la qualité du signal.
Enfin, si on a un mauvais Wi-Fi dans les trains, c'est aussi un peu à cause de nous, les voyageurs. Ah bon ! Et comment ?
Les TGV transportent plusieurs centaines de personnes à chaque voyage, dont beaucoup veulent accéder à l'internet en Wi-Fi simultanément. Et en plus pour des usages qui sont très gourmands en bande passante, comme le streaming vidéo. Résultat : cela engendre une saturation rapide du réseau à bord.
Quelle est cette solution révolutionnaire pour améliorer le Wi-Fi dans les trains ?
Toutes les grandes compagnies ferroviaires sont confrontées aux mêmes défis techniques pour améliorer l'internet dans les trains. Et à chacun sa méthode pour y arriver. En Belgique, par exemple, la SNCB a décidé de miser sur des vitres qui laissent plus facilement passer les ondes radio des réseaux mobiles 4G/5G.
Et en France ? La SNCF a décidé de miser sur le satellite. En effet, en plus de la 4G/5G, l’utilisation de satellites en orbite basse "permettrait de supprimer les zones blanches, d'offrir un service stable et rapide, adapté aux nouveaux usages comme le streaming ou la visioconférence", explique la SNCF.
Pendant longtemps, c'est Starlink qui a fait figure de favori pour améliorer la connectivité dans les trains. Mais cette piste a pris du plomb de l'aile à cause de la mauvaise réputation d'Elon Musk et des appels au boycott. Et le Français Eutelsat s'est aussi porté candidat. Des discussions ont été entamées avec la SNCF et l'entreprise Eutelsat se dit prête à des projets pilotes.
En tout cas, à la SNCF, on se dit confiant. Cette technologie a déjà fait ses preuves dans l'aérien comme le partenariat entre Air France et Starlink.
Maxime Blondet
Responsable éditorial DegroupTest