Enchères 5G : vers un dérapage du calendrier ?

Par Yann Daoulas modifié le 09/09/2020 à 15h13

La procédure d'attribution des fréquences 5G pourrait connaître un gros retard. En cause : des désaccords entre l'Arcep et le gouvernement sur les derniers réglages.

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Le coup d'envoi de la 5G en France pourrait finalement être donné plus tard que prévu. Et même beaucoup plus tard. Alors que l'Arcep espérait conduire la procédure d'attribution des fréquences 5G à l'automne pour les confier aux opérateurs début 2020, on s'acheminerait vers un retard conséquent.

"Deux sources proches du dossier" évoquent la date de mars 2020 auprès de Reuters. Néanmoins, l'agence de presse ne précise pas dans sa dépêche si la nouvelle échéance évoquée concerne le coup d'envoi de la procédure, ou l'attribution des fréquences 3,5 GHz proprement dite.

[Mis à jour le 20 novembre] : l'Etat a confirmé que la publication du cahier des charges et du prix de réserve des fréquences 5G interviendrait dans les prochains jours, ce qui reporterait l'attribution des blocs à prix fixe au printemps. S'ensuivrait un deuxième round d'attribution, cette fois-ci sous forme d'enchères. Conséquence : le lancement commercial ne devrait pas intervenir avant la fin du 1er semestre 2020, selon les informations du Figaro.

Bercy et l'Arcep toujours pas d'accord

Raison évoquée : l'Autorité de régulation ne parviendrait pas à s'entendre avec le ministère des Finances sur deux points. D'une part, "la quantité exacte de spectre à mettre aux enchères". Lesquelles, rappelons-le, ne doivent porter que sur une partie des blocs à attribuer dans un second temps, une première portion de blocs devant être cédée à prix fixe.

La question de la quantité de spectre 5G à attribuer sur chacun de ces deux rounds fait débat depuis plusieurs semaines. Bouygues Telecom et Free réclamaient une attribution de blocs de fréquences plus conséquents à prix fixe, ne s'estimant pas de taille à lutter face à Orange et SFR lors du second tour d'enchères 5G.

Prix plancher de 1,5 milliard d'euros

Ce scénario qui semblait tenir la corde dernièrement, conduirait toutefois à limiter les recettes que l'Etat pourrait retirer de la cession des fréquences 5G. Ce qui nous amène au deuxième point d'achoppement : le prix. Si Reuters apprend qu'un montant plancher de "près de 1,5 milliard d'euros" aurait été fixé,  “tout n’a pas encore complètement convergé entre l’Arcep et le gouvernement”, indique l'une de ses. Rappelons qu'à plusieurs reprises ces derniers mois, le gendarme des télécoms a mis en garde contre la tentation de renflouer les caisses de l'Etat au détriment de la capacité d'investissement des opérateurs. Et donc de l'aménagement du territoire.

“Ca ne devrait plus tarder, mais c’est quand on entre dans les derniers détails de la procédure que les difficultés apparaissent”, fait savoir l'un des interlocuteurs de l'agence. Il y a quelques jours encore, lors du colloque TRIP Avicca, l'Autorité se montrait pourtant confiante, évoquant les "derniers cadrages" qui devaient permettre un lancement de la procédure d'attribution "dans un futur très proche"...

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