Déploiement 5G : déjà 16 000 sites autorisés

Par Yann Daoulas modifié le 07/12/2020 à 16h27

L'observatoire des déploiements de l'ANFR compile pour la première fois les autorisations accordées aux opérateurs pour implanter leurs sites 5G. Mais n'indique pas encore lesquels sont activés.

Une antenne 5G sur un site mobile

Le coup d'envoi de la 5G a été donné en ordre dispersé par les grands opérateurs nationaux, à l'exception de Free. Et l'on peut déjà avoir une idée du maillage envisagé par chacun grâce au premier observatoire de l'Agence nationale des fréquences référençant les autorisations de sites 5G. Elle en dénombrait près de 16 000 début décembre, sur les trois bandes de fréquences qu'utilisera au départ le nouveau réseau. Pendant ce temps, le déploiement de la 4G poursuit son bonhomme de chemin dans l'objectif d'une généralisation à fin 2020.

5G : 16 000 sites autorisés mais pas (forcément) activés

Orange, Bouygues Telecom et SFR permettent d'ores et déjà aux clients munis d'un forfait et d'un téléphone compatibles de bénéficier de la 5G. En tout cas là où elle est disponible, dans l'une des deux bandes de fréquences utilisées à cette fin par les trois opérateurs : 3,5 GHz, octroyée il y a peu eux aux opérateurs, mais aussi 2 100 Mhz. Pour savoir où le nouveau réseau mobile est actif chez chacun d'entre eux, il faut se référer à leurs cartes de couverture mobile. En revanche, la gardienne des fréquences ne délivre pas pour l'instant cette information. "En cette période de lancement des offres, l’ANFR n’indiquera pas les mises en service 5G, dont l’évolution est quotidienne", fait savoir l'intéressée dans son dernier observatoire.

L'agence se borne donc pour l'instant à indiquer les autorisations qu'elle a délivrées aux opérateurs. À savoir, 1 092 supports sur la bande des 3,5 GHz, 5 000 en 2 100 MHz, et 11 770 en 700 MHz, répartis comme suit : 

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Source : ANFR

5G Free : une ouverture massive en bande basse ?

Les autorisations sur la bande des 3,5 GHz sont encore peu nombreuses. Et ne reflètent pas forcément les déploiements préparés sur le terrain : à titre d'exemple, aucune autorisation n'est référencée sur Rennes, où Orange visait pourtant 40 implantations en 3,5 GHz d'ici à la fin de l'année. À mettre en lien, peut-être avec les réticences municipales, puisque la carte est aussi vierge pour l'opérateur historique à Nantes, Bordeaux ou Tours. D'autres villes notoirement réticentes à accueillir la 5G, où Orange avait indiqué qu'il ne passerait pas en force.

Reste que ces premiers chiffres permettent de distinguer deux écoles. D'un côté, Orange, SFR et Bouygues Télécom, qui ont choisi de s'appuyer dans un premier temps sur un déploiement localisé de la 5G sur les principales métropoles, exclusivement en bande haute. Sur les nouvelle fréquences mais aussi grâce la 5G 2100 MHz. "Une bande de fréquence 4G déjà en fonction, [qui] permet de compléter la couverture de la 5G 3,5 GHz en attendant son déploiement là où le besoin capacitaire est moins présent", explique ainsi Orange. De son côté, Bouygues Télécom expliquait il y a quelques jours que le 2 100 MHz était la bande 4G offrant le meilleur compromis entre performance et couverture à l'occasion de la migration vers la 5G.

De l'autre Free Mobile, qui n'a pas encore activé son réseau 5G, mais compte manifestement revendiquer une couverture massive avec ses 11 770 antennes autorisées en 700 MHz. Plus performante notamment pour la couverture en intérieur, mais dont le potentiel en termes de débit est bien moindre que la bande des 3,5 GHz. Alors que l'Arcep a mis en garde les opérateurs contre la tentation de survendre leur réseau 5G, il sera intéressant de voir comment Free présentera les possibilités offertes par le sien. Et répondra au passage aux critiques de ses concurrents, qui n'hésitent pas d'ores et déjà à l'accuser de vouloir proposer de la "fausse 5G". On constatera toutefois que, des quatre opérateurs, Free Mobile est le seul pour instant à disposer de sites autorisés en 3,5 GHz hors des principales métropoles.

La 4G dans la dernière ligne droite

Ces nouveaux efforts sur le réseau 5G ne signifient pas l'arrêt des déploiements en 4G. Bien au contraire : les opérateurs ont jusqu'à fin 2020 pour passer l'ensemble de leurs sites mobiles en 4G (hors sites du programmes zones blanches-centres bourgs), comme ils s'y étaient engagés dans le cadre de l'accord New Deal Mobile. Au 1er décembre, le quatuor se rapprochait du compte : rapporté au nombre de sites 3G, Orange affichait un taux d'équipement en 4G de 96%, devant Free (95,5%), Bouygues et SFR (93%). Une progression essentiellement due aux déploiements effectués en bande basse. 800 MHz pour Orange, Bouygues Télécom et SFR ont concentré leurs efforts, et toujours le 700 MHz pour Free, où cohabiteront l'ancien et le futur réseau.

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